samedi 16 mai 2015

Toucher un objet qui n'existe pas et que vous ne voyez pas.



    Toucher de l’immatériel, que l’on ne voit pas, voilà qui aurait effrayé mes ancêtres. Aujourd’hui c’est possible grâce à des chercheurs britanniques de l’université de Bristol.

    Si l’on envoie, avec un appareil approprié des ultrasons sur la peau, par exemple d’un membre de notre corps, des vibrations sont perçues créant l’illusion d’une surface résistante ou en mouvement.
    
    Lorsque l’on utilise plusieurs sources sonores, de même fréquence (même hauteur de son, - la note -) et relativement ponctuelles, les ondes arrivant en un point se composent, en fonction de leurs phases, de la même façon que la lumière (voir mes précédents articles).
    En utilisant deux sources,le son est maximal aux points où la différence des distances est égale à une longueur d’onde, et, si la différence est d’une demi-longueur d’onde, le son est nul.
    On ne parle pas dans ce cas d’interférences, (bien que ce soit analogue au phénomène lumineux), mais d’ondes stationnaires.
    La création d’un tel phénomène dans un tuyau est le principe de base de tous les instruments de musique « à vent ».

    Les chercheurs anglais ont crée un ensemble de générateurs ponctuels d’ultrasons,  analogues à ceux qui servent en échographie, qui peuvent créer de multiples points où le signal sonore est maximal ou nul, par interférence entre les ondes que créent les diverses sources.
    Si on pilote ces générateurs par un logiciel qui serait la représentation holographique de l’objet, pour la longueur d’onde de l’ultrason utilisé, (voir l'article d'hier), on peut provoquer alors dans l’air des maxima de pression sur une surface en 3D ayant la forme de l’objet.
    Evidement il faut obtenir cet hologramme adapté aux longueurs d’ondes sonores au lieu des longueurs d'ondes lumineuses. 
Pour cela on peut comme en holographie lumineuse, comparer le son reçu directement d’une source et celui réfléchi par les divers points de l’objet.
    Mais ces hologrammes dit « haptiques » (toucher en grec), sont moins précis et pour le moment, on ne sait modéliser que des formes simples (cubes, sphères, cônes…), mais évidemment des progrès vont être faits.
    Si on met la main à l’endroit de l’objet virtuel, les effets des ultrasons sur les terminaisons nerveuses de la peau, donnent l’illusion de le toucher
    Les chercheurs ont associé leur machine à un module de contrôle gestuel, afin de permettre au générateur d'ondes de s'adapter au positionnement et aux mouvements de la main de l’utilisateur, car comme il ne voit pas l'objet, il ne sait pas trop où mettre la main et il faut que la peau soit au bon endroit pour sentir la pression de l’objet virtuel.
    Le système d’essai est représenté dans le schéma ci dessous. 


     Parmi, les applications envisagées, les chercheurs évoquent la possibilité de l'appliquer aux méthodes d'imagerie pour que le chirurgien puisse littéralement sentir une affection comme une tumeur sous ses doigts. Ou encore, une utilisation dans les musées qui permettrait aux visiteurs de toucher des objets exposés. 
    J’en propose une autre, plus amusante, combinant l’holographie lumineuse et sonore. 
    Je reproduis en sonore l’image haptique holographique d’un petit chien et à son extrémité l’image virtuelle visible de la queue du chien.
    Avec ma main je caresse l’image virtuelle sonore invisible du chien, et l’ordinateur déclenche une holographie vidéo de la queue, qui se met à remuer de plaisir, et la queue je la vois, bien que je ne vois pas le chien mais que je le sente sous mes doigts. LOL



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