jeudi 30 avril 2015

La novlangue de l'Education Nationale



On se moque souvent du jargon incompréhensible des mathématiciens et des informaticiens, ou bien sûr des médecins. Mais il s’agit de jargons techniques.
D’accord on n’y comprend pas grand chose, mais ce n’est pas très important si on n’a pas à s’en servir, et si on travaille dans ce domaine ou qu’on s’y intéresse, on apprend peu à peu la signification de ces termes.
L’ennui c’est quand un spécialiste s’adresse à un public non averti et contiunue à être ésotérique. Je rencontre cela assez souvent car j’organise des conférences pour des ingénieurs dans des domaines qui ne sont pas leur spécialité, et il faut que je discute avec le conférencier pour être sûr que sa conférence sera digeste, intéressante et compréhensible par tous.

Mais dans des domaines où un langage spécial n’est pas nécessaire, quand je vois certaines expressions cela me fait sourire et voire m’agace, car cela devient ridicule.
Déjà les « techniciennes de surface » à la place des femmes de ménages me faisaient sourire et n’étaient guère apprécié par les personnes de ce métier.
Mais là l’Education Nationale bat vraiment tous les records. Je sais bien que la formation des bacheliers et des profs est telle aujourd’hui qu’ils n’ont probablement jamais lu les « Précieuses Ridicules ». On parle à peine de Molière dans les programmes de français du bac !
On croirait à une plaisanterie.

Je sais bien qu’un prof de gym n’est pas censé connaître le français, mais parler de 
« traverser l'eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête dans un milieu aquatique profond standardisé » au lieu d’apprendre à nager dans une piscine m’a fait noter l’expression pour la ressortir au maître nageur de Carnac, pour voir s’il comprend et s’il pense que le bord de mer où il apprend à ses élèves à nager est un « milieu profond standardisé »! Quelles sont ses dimensions standard, sa profondeur, la composition de son eau, les règles de sécurité, les normes sur les berges….?
Cela me rappelle un examinateur de géographie un peu sadique, qui au bac demandait quelle était la profondeur du Danube sous les ponts de Budapest, jusqu’à ce qu’on ait lu la réponse dans un roman policier et qu’on lui ait répondu « 4m,25 et 4m,35 sous les arches centrales ».
Il paraît qu’en foot, on court après et on tape dans un « référentiel bondissant »!!
Le badminton et le tennis ont pour but de « rechercher le gain d'un duel médié par une balle ou un volant ». 
Dans les sports de combat, il faut « vaincre un adversaire en lui imposant une domination corporelle symbolique et codifiée »
Quand à « Créer de la vitesse » à la place de courir, je me croirait aux commandes d’un Airbus !

« Produire des messages à l'oral et à l’écrit », je le fais tous les jours sur ce blog, mais je n’aurais pas l’audace de dire que ce sont des exposés et des dissertations.
L’objectif des langues vivantes n’est pas de les parler pour communiquer, mais de « se familiariser avec des mobilités virtuelles, se préparer à des mobilités physiques. » ; le titre : « Aller de soi et de l'ici vers l'autre et l’ailleurs ».
J’ai appris une mot (dont je ne connaissais pas la signification, mais je ne l’ai pas trouvée dans les dictionnaires et sur internet, j’ai trouvé un baratin peu précis) : «L'éducation aux médias est mise en œuvre, et organisée de façon spiralaire.» (en deltaplane dans les mouvements ascendants, je suppose).

Quant au syndicat qui prétend que ce vocabulaire est un vocabulaire d’expert, il représente bien mal les profs dont il donne une mauvaise image, et n’a pas le sens du ridicule.
J’ai de nombreux profs dans ma famille, et leur souci, c’est d’être compris par leurs semblables et par leurs élèves. Leur expertise c’est la pédagogie, comment intéresser les élèves à leurs cours malgré toutes les tentations actuelles du numérique, et leur apprendre le mieux possible, le français, les mathématique, la physique et la chimie, les langues les SVT et l’histoire-géo. Ils ont été effarés par l’idée que l’expertise des profs défendue par le syndicat, pouvait être une méconnaissance du français, de « Produire des messages à l'oral et à l’écrit » ampoulés et presque incompréhensibles.
Ce qui les inquiète c’est la déconnection (je rajouterais volontiers déconnante), entre ceux qui rédigent les programmes (le Conseil supérieur des programmes), et la réalité de l’enseignement de tous les jours sur le terrain.
J’ai lu toutefois le document officiel du Ministère sur la réforme des collèges : il est quand même écrit la plupart du temps en français « classique » et non en novlangue.
Mais il m’a donné l’impression que l’élève n’était plus là pour apprendre et surtout pour former son intelligence, mais pour se sentir bien, et je cite « manifester sa sensibilité » et « questionner le monde ». On prend les élèves pour des écrivains philosophes, tout cela s'opérant au nom de la « liberté pédagogique de l’enseignant »
Il y a tout un chapitre sur les objectif de formation, qui a dû être écrit par des psys, voire des psychiatres ! Ce qui est dit n’est pas faux, mais c’est un mélange de philosophie et de psychologie, le plus souvent du charabia et pas de buts pratiques précis.
Cela reste très théorique, je vous donne un exemple de démarche et outil pour l ‘élève :
« Explorer différentes modalités de représentation par des mediums et techniques variés pour jouer des écarts et des effets produits à des fins expressives. »
De plus je crois bien que employer médiums au pluriel n’est possible que pour les voyants extralucides, mais qu’ au sens de « moyens pour faire quelque chose », il faudrait dire média.
Quant aux mathématiques, le Conseil a l’air de croire qu’il suffit de savoir utiliser un tableur et un grapheur, sans avoir fait auparavant la démarche intellectuelle de comprendre le mécanisme des opérations correspondantes. Il oublie que avant tout le but est de bien poser le problème et de connaître les méthodes pour le résoudre. La machine peut faire le calcul, mais on ne peut la surveiller (notamment ses résultats) que si on connaît le processus.
Par contre on trouve dans le programme d’histoire géographie :
« ‐ Trouver, sélectionner et exploiter des informations.
‐ Exercer son esprit critique.
‐ Poser des questions, se poser des questions.
‐ Émettre des hypothèses.
‐ Vérifier en croisant plusieurs sources d’informations.
‐ Mener les différentes étapes de résolution d’une tâche complexe : résoudre un problème, en choisissant une démarche, en mobilisant des procédures, des connaissances et des ressources documentaires, proposer une solution, la justifier et en rendre compte.
Je trouve cela très bien, mais est-ce seulement en histoire géo qu’ikl faut apprendre à le faire ,

Nota : Pour ceux qui ne le sauraient pas je rappelle la signification des cycles 
- cycle 1 : la maternelle.
- cycle 2 : CP/CE I et II.
- cycle 3 :  CM1 et 2 et 6ème
- cycle 4 : collège 5ème à 3ème
- cycle 5 : lycée

mercredi 29 avril 2015

Baptême de l'air pour une belette !

Une altercation entre un pivert et une belette en Grande Bretagne, a fait la une des journaux. Je vous la raconte en intermède.


Un pivert, c’est un oiseau aux belles couleurs, au bec très dur, long et pointu, et qui fait des trous dans les arbres pour se nicher. 
J’en ai plusieurs près de ma maison, en Bretagne et parfois, l’hiver, ces abrutis trouent mes volets en bois pour venir au chaud derrière, et je dois réparer cela l’été, en vissant de petites plaques d’aluminium. S’ils veulent revenir au même endroit, ils se casseront le bec.!
Le pivert mesure environ 30 cm, pèse 200 grammes et vit 7 ans.




La belette est le plus petit des mammifères carnassiers de la famille des mustélidés. Elle ne mesure qu’une vingtaine de centimètres, et pèse à peine 100 grammes.
J’en vois de temps en temps en Bretagne, mais en été je ne sais jamais si c’est une belette ou une hermine, qui n’a sa fourrure blanche que l’hiver.
La belette mange de petits rongeurs, de petits serpents, des oiseaux, voire des batraciens. La belette doit consommer chaque jour l'équivalent d'un tiers de son poids pour survivre, et ne peut rester plusieurs heures sans manger. Elle possède des dents acérées, et saigne ses proies en les mordant à la gorge.
Mon petit chien Yorkshire, Truffe, a eu autrefois des démêlés conflictuels avec belette et hermine, qui s’aventuraient dans le jardin, et s’il avait le dessus, (il leur cassait les reins), ce n’était pas sans morsures qu’il fallait ensuite soigner.

Qu’est il arrivé en Angleterre


      Un pivert picorait dans un champ où chassait une belette. Celle ci a pensé que ce serait un repas copieux et lui a sauté à la gorge.
L’oiseau a eu le réflexe de s’envoler, mais la belette, les dents plantées dans son cou a été emportée sur son dos.
Sous le poids, l’oiseau a fait un atterrissage brutal au bout d’une cinquantaine de mètres, et, sous le choc, la belette a été éjectée par terre.
Le pivert s’est aussitôt envolé et a donc la vie sauve.
J’espère que la belette a trouvé autre chose à manger, malgré l’émoi de son baptême de l’air !

Le photographe a eu de la chance de réussir cette photo !




mardi 28 avril 2015

Motivation et besoins fondamentaux




         Une correspondante me demande quelles sont les relations entre la motivation et les besoins et souhaits humains.

Abraham Maslow est un psychologue qui a publié en 1943, une « pyramide » des besoins humains, qui sont sources de motivation et qu’il classe en cinq niveaux successifs hiérarchisés, chaque niveau inférieur devant être relativement satisfait pour que le suivant apparaisse.
      - les besoins physiologiques de vie (respirer, se nourrir, la santé physiologique…), nécessaires pour survivre
Des moyens sociaux répondent à cette nécessité : rémunération, sécurité sociale, magasins, hôpitaux….).
À mesure qu'une personne croît et se  développe, elle est de plus en plus en mesure de  satisfaire ses besoins physiologiques; toutefois les enfants, les jeunes, les personnes  âgées, les pauvres, les malades et les  handicapés dépendent souvent des autres (au moins financièrement), ce qui leur pose problème. 

      - les besoins de sécurité (physique, psychologique, économique) de propriété (avoir des  choses et des lieux à soi) et de maîtrise de l'environnement (pouvoir  sur ce qui nous entoure).
La police, la justice, les assurances, mais aussi la famille, la stabilité professionnelle, les communautés étatiques, les entreprises y contribuent.

     - les besoins sociaux d'affectivité (être  accepté tel que l'on est, recevoir et donner amour et  tendresse, avoir des amis et un réseau de communication  satisfaisant), d'estime de la part des autres (être  reconnu comme ayant de la valeur) et d'appartenance (acceptation des autres avec leurs différences, appartenance à un groupe).
Chez l'enfant sont essentiels l'amour de ses parents et de sa famille, la compréhension, l'estime les encouragements et la confiance de la part des parents et des amis ainsi que l'appartenance à sa famille, à un goupe de copains et à des “clubs” d'activités.
    Chez l'adulte il s'agit de sa vie en société et notamment au travail. Le besoin de compétences, d'un poste satisfaisant, d'exercer un pouvoir relève de ce niveau.

     -  les besoins de reconnaissance (estime de soi même, , considération des autres); sentiment d'être utile  et d'avoir de la valeur, point de départ de l'acceptation de soi et du développement de  l'indépendance. Besoin de liberté et de responsabilité qui concrétise l'estime des autres et de soi. 
C'est un besoin de développement, mais aussi de conservation de son identité et de son autonomie. Les aspirations à la connaissance, à la formation, au développement de carrière en font partie.

     - au sommet de la pyramide, la  réalisation de soi (accroître ses connaissances, développer ses valeurs, résoudre des problèmes compliqués, innover,  créer de l'utile et du beau, avoir une vie  intérieure) 
    On pourrait résumer cette attente par :  "deviens qui tu es ".
    Mais elle explique l'attachement des personnes aux valeurs religieuses, morales, à des tâches sociales ou humanitaires ....
    Ceci nécessite une compréhension cognitive  (nouveauté, exploration, connaissance) et des besoins  esthétiques (musique, art, beauté, ordre).
    Cette réalisation suppose un but, qui n'est jamais  complètement atteint et l'homme, plus ou moins insatisfait recherche toujours davantage.

Maslow n’est pas le seul à avoir fait de telles théories et certains psychologues ont développe des idées voisines à partir des siennes, notamment :

  Clayton Alderfer développe en 1972 la théorie « ERG » (Existence Relatedness Grow) ou les « 101 causes de motivation ».
Il recense trois types de besoins : 
- les besoins d’existence (Existence). Ce sont les besoins primaires, physiques. 
- les besoins de sociabilité (Relatedness). Ce sont les besoins de relations interpersonnelles. 
- les besoins de développement (Growth). Ce sont les besoins de 
création, de réalisations significatives, d’utilisation et d’amélioration des compétences. 

David McClelland a également imaginé en 1961, une théorie des besoins, mais plus particulièrement au sein des entreprises. Elle suppose donc que la société a pris en charge les deux premiers étages de la pyramide de Maslow et il distingue
- le besoin d’affiliation. C’est le besoin de s’associer à d’autres personnes, de rechercher de bonnes relations interpersonnelles.. 
- le besoin d’accomplissement. C’est le besoin de relever des défis, d’atteindre des objectifs. 
- le besoin de puissance. C’est le besoin d’avoir de l’influence sur les autres, d’être capable de les motiver vers un objectif précis. Recherche de pouvoir personnel et institutionnel.

Le médecin psychologue Henry Murray avait, en 1930, avant Maslow publié une liste de « besoins psychologiques », pour décrire la personnalité et ses dysfonctionnements. Elle n’est malheureusement disponible qu’en anglais et certains termes de psy ne sont pas faciles à identifier.
Je cite ci après 11 de ces besoins :
- besoin d’acquérir : posséder, avoir de la propriété, saisir, voler des objets, marchander, travailler pour de l'argent ou des biens en nature.
- besoin d’accomplissement : surmonter des obstacles, exercer une responsabilité, lutter pour obtenir quelque chose dans les meilleurs délais et de la meilleure façon possible.
- besoin d’exhibition : attirer l'attention d'autrui, amuser, émouvoir, choquer, faire peur.
· - besoin de dominance: influencer ou contrôler autrui, persuader, interdire, dicter sa loi, guider et diriger, organiser la vie d'un groupe.
- besoin d’affiliation : nouer des amitiés et appartenir à des associations, vivre avec d’autres, apporter sa collaboration et sa conversation, aimer.
- besoin de jeu : se détendre, s'amuser, rechercher le divertissement, rire, plaisanter, éviter toute tension.
- besoin d’ordre : classer, organiser, ranger, être précis et scrupuleux.
- besoin de reconnaissance : susciter des faveurs et des compliments, mettre en valeur ses actes, rechercher la distinction, le prestige social, les honneurs.
- besoin de déférence : admirer et suivre de son plein gré un supérieur, coopérer, servir.
- besoin d’autonomie : résister à l'influence ou à la coercition, défier l'autorité, rechercher la liberté, lutter pour son indépendance.
- besoin d’agression : injurier, tuer, faire mal, accuser, blâmer ou ridiculiser autrui, punir.


lundi 27 avril 2015

Lutter contre le stress et la tristesse.



J’ai toujours tous les ans; quelques correspondantes qui me demandent de les aider à lutter contre le stress et la tristesse, qui empoisonnent leur vie et quelquefois celles de leurs proches.
La meilleure solution serait évidemment de faire disparaître la cause de cette tristesse ou de ce stress ! Mais ce n'est pas facile ni même en général possible : 
  Si votre petit ami vous a quitté, il est peu probable que vous le récupériez; si vous ne réussissez pas bien dans vos études, que vous n’avez pas de bonnes notes, et que vous ayez un examen à passer, celui ci sera toujours d'actualité jusqu'au jour J; si vous avez des difficultés avec vos parents ou avec des camarades, ces problèmes ne disparaîtront pas comme cela subitement.

La première action à mener est d’atténuer les causes à l'origine de votre état actuel. Il faut donc d'abord les cerner objectivement et réfléchir à la meilleure façon d'avoir une action sur elles. Lorsque vous m'appelez à l'aide, c'est ce que j'essaie toujours de faire en discutant avec vous, en essayant de cerner vos problèmes, votre environnement et votre personnalité.

Mais un effort de volonté est nécessaire pour vous en sortir. Votre stress provient en partie du fait que vous ressassez vos problèmes et que vous ne cessez de penser à leurs conséquences néfastes.
Bien sûr c’est plus facile lorsque l’on est optimiste, mais je constate que celles qui ont le plus mauvais moral sont les pessimistes, qui, face à une situation donnée, voient systématiquement le “verre à moitié vide” et non le “verre à moitié plein.
Il est certain que si, au moindre ennui, vous sous imaginez une catastrophe, rien d'étonnant à ce que, si vous avez plusieurs petits “pépins”, vous paniquiez et vous vous trouviez dépassé(e) par les événements !
Il faut arrêter de voir tout en noir, mais au contraire, se forcer à rechercher tous les cotés positifs de la situation présente (et elle en a toujours, il suffit de vouloir les trouver !), minimiser ceux qui sont négatifs. Il faut rechercher le bon coté des choses même lorsqu'il s'agit d'événements désagréables et se rendre également compte qu'il y a des personnes beaucoup plus malheureuses que soi.

Une des clés du bonheur c'est de toujours regarder ce que l'on a la chance d'avoir, plutôt que ce que l'on a pas, tous les avantages d'une situation, plutôt que ses inconvénients et d'imaginer les choses agréables qui vont arriver, plutôt que les catastrophes.
C'est une habitude à prendre. C'est difficile au début, puis de moins en moins au fur et à mesure qu'on sait réagir ainsi.

Un autre défaut des pessimistes que je côtoie est d’être orientées vers le passé et bourrelées de remords de ce qu’elles ont mal fait et de regrets de ce qu’elles n’ont pas su ou pas osé faire.
 Evidement notre cerveau n'invente rien, et donc, pour qu'il puisse ainsi anticiper, il faut qu'il ait une certaine expérience, que nous ayons fait de bonnes choses, mais aussi des erreurs, et  et que nous ayons déjà eu remords et regrets, qui sont donc “utiles” pour notre avenir.
Ma grand mère me disait, quand j’étais gosse : « Quand tu perds, ne perds pas la leçon et tourne ensuite la page ».
D'abord essayons de ne pas culpabiliser, de ne pas croire toujours que tout est de notre faute. Ne dramatisons pas non plus les situations et leurs conséquences. Ne faisons pas des montagnes avec des taupinières.
  N'oubliez jamais d'imaginer tout ce qui aurait pu se passer, et pas seulement ce qui aurait pu être mieux, mais aussi ce qui aurait pu être pire ! 

Beaucoup d'entre nous cherchent toujours à atteindre le meilleur résultat et à faire les meilleurs choix possibles, et ils sont globalement moins satisfaits de leur existence, et plus exposés aux remords et regrets.          
      Certes c’est une qualité d’être consciencieux et de vouloir bien faire, mais il ne faut pas être perfectionniste. Apprenez, dans divers domaines de votre quotidien, à renoncer à l'idéal, et à apprécier des résultats même modestes.”
          Cette attitude n'est pas une acceptation de la médiocrité, mais une recherche du juste milieu et du meilleur rapport entre coûts et bénéfices dans les actes quotidiens.

Beaucoup des personnes tristes que je connais, s’ennuient et sont peu actives, souvent d’ailleurs parce qu’elles ont tendance à remettre au lendemain, ce qu’il vaudrait mieux faire tout de suite. Si vous êtes dans l’action, très occupées, vous aurez moins tendance à penser au passé et à ses problèmes.

En fait il est impossible de ne rien regretter car chaque choix se fait au détriment d'un autre. 
Plutôt que de viser la maîtrise totale des meilleurs choix (impossible) ou l'évitement total du moindre choix (inefficace), la meilleure option semble être d'apprendre à gérer intelligemment remords et regrets.
Il faut apprendre à faire le  bilan de nos actes, et à en tirer des leçons pour l'avenir. Pour se libérer de la peur de l'échec et des remords anticipés, le plus efficace n'est pas de renoncer à agir, mais d'augmenter sa tolérance à l'échec, et surtout d'apprendre à en tirer les enseignements, afin de transformer les occasions de remords et de regrets, en occasions d’apprendre.

Il ne faut pas être tourné vers le passé, mais tourner la page en regardant l’avenir.

dimanche 26 avril 2015

Les cellules du cerveau :

J’ai écrit, il y a quelques jours un article préliminaire sur les neurones et le système nerveux.
    Il m’a valu quelques mails de demandes d’explications :
        - tous les neurones sont ils identiques.?
        - y a t’il d’autres cellules que les neurones dans le cerveau.?
        - comment est fabriqué le courant de l’influx nerveux.?
        - à quelle vitesse se propage t’il?
    Je vais essayer de répondre le plus clairement possible, sans trop compliquer les choses.


    Dans le cerveau il y a essentiellement trois types de cellules
        - les neurones qui sont les cellules nerveuses qui conduisent l’influx nerveux.
Ils sont environ 100 milliards et font de 5 à 100 µ de diamètre
        - des cellules de soutien, les cellules « gliales », deux à trois fois plus nombreuses et d’environ 10 µ (1 µ  = 1/1000 mm).
    Il semble que les cellules gliales et notamment certaines d’entre elles les « astrocytes » (en forme d’étoile 3D), participent au fonctionnement du cerveau, notamment au plan chimique. C’est encore mal connu.
        - des cellules gliales particulières, graisseuses, qui se forment autour des dendrites et des axones et les isolent, afin d’accroître la vitesse de l’influx nerveux.
Cette substance graisseuse blanche est appelée la myéline.


    Il y a une centaines de neurones différents. Ils ont tous un corps cellulaire, des dendrites et un axone, et l’influx va toujours de la dendrite à l’axone.
    Mais comme le montre la figure ci dessous, certains neurones n’ont que dendrite, plus ou moins ramifiée à la fin (neurone bipolaires). Quelques rares types d’axones ont les dendrite et l’axone du même coté (monopolaires), certains ont de nombreuses dendrites et plusieurs axones (multipolaires) et enfin certains ont une véritable chevelure de dendrites (jusqu’à environ 100000 pour les cellules du cervelet, qui commandent nos « automatismes » (comme faire du vélo, jouer du piano…), mais un seul axone.
    Les axones de neurones intermédiaires peuvent être courts (100 µ ), mais ceux qui commandent nos membres ou ramènent au cerveau les informations du toucher peuvent avoir plus d’un mètre de long.






    L’influx nerveux n’est pas un courant électrique, comme ceux qui se propagent dans les fils, les électrons étant pompés par un générateur. (pile, dynamo, alternateur…).
    C’est ce qu’on appelle un « courant de dépolarisation, qui correspond à des différences provisoires de concentrations en ions et donc à des différences de quantités de charges électriques de ces ions.
    L’irrigation sanguine des neurones apporte du sel (Cl-Na+) et du potassium K+, ainsi que des ions calcium Ca++.
    Les parois des neurones comportent des canaux qui laissent passer préférentiellement certains ions. Ce sont de grosses protéines spiralées dont le canal est à la dimension d’un ion particulier et peut (par une transformation chimique) se contracter donc se fermer. Certaines sont polarisée et attirent les ions dans un sens (on les appelle des « pompes à ions ».










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    Théoriquement il y a la même concentration en ions à l’intérieur et à l’extérieur du neurone. Mais ce n’est pas exact.
    Au repos, des pompes à ions spécifiques des ions K+, les pompent vers l’extérieur. Il y a donc déficit d’ions et un potentiel électrique négatif permanent compris entre -40 et -90 mV.
    Sous l’effet de divers phénomènes (mais principalement l’arrivée d’ions Ca++), la pompe à ions K+ s’arrête et au contraire un canal ionique pour ions sodium s’ouvre, provoquant une entrée massive d’ions Na+.
    Le potentiel monte brusquement à + 100 mv
    Cela provoque de part en part l’ouverture de canaux ioniques tout le long de la dendrite ou de l’axone, alors que ceux ci se referment ensuite.
    On a donc un potentiel de + 100 mV environ, qui se propage, comme une vague, le long de la dendrite ou de l’axone.
    C’est l’équivalent de la propagation d’un courant électrique, mais il n’y a aucun générateur électrique.

     La vitesse de l’influx nerveux est très variable : 0,5 m/s (vitesse d’un homme à pied) à 120 m/s (vitesse d’un Airbus au décollage. Une aussi grande vitesse est utile pour propager les informations par exemple de douleur : si vous poser la main sur une surface brûlante, il faut qu’un réflexe ultra rapide vous la fasse retirer : ce sont les nerfs qui ont la vitesse de propagation maximale.

    Dans certains cas l’entrée d’ions est celle d’ions négatifs Cl-. On a alors le déclenchement d’un influx nerveux négatif.
    Certaines dendrites vont propager un influx positif et d’autres un influx négatif. Le neurone en fait la synthèse, car la polarisation n’est transmise à l’axone que s’il y a un excédent de potentiel et donc d’ions, positif ou négatif suffisant pour déclencher le phénomène (au moins 100 mV en + ou en - l’influx déclenché étant alors positif ou négatif.





    J’espère avoir ainsi répondu à vos questions

samedi 25 avril 2015

Un nouvel antibiotique, enfin !!

         Nous savons tous que les antibiotiques deviennent peu à peu inefficaces, en grande partie par notre faute, nous qui utilisons les antibiotiques n’importe comment, en particulier dans l’élevage des animaux comestibles.
Les staphylocoques dorés sont des bactéries très dangereuses, difficiles à combattre parfois mortelles lors de septicémies (infection généralisée du sang), et de plus en plus, deviennent résistants aux antibiotiques connus.
  La plupart des antibiotiques sont issus des bactéries du sol, mais 99% de celles ci ne peuvent pas être cultivées en laboratoire et on ne peut donc ni les produire, ni tester leur action, ni identifier les principes actifs qui leur font détruire leurs cibles.
  La pénicilline, découverte par Alexander Fleming en1928, est ainsi fabriquée par une moisissure naturelle, mise en culture dans des boîtes de Pétri. (ce sont des boîtes en verre qui ont l’allure dune boîte de camembert.)
  Mais à peine 1% des micro-organismes supporte ce mode de culture. 

  L’article, paru dans le numéro de mars 2915 de la revue La Recherche, décrit la découverte faite par Losee Ling du laboratoire américain NovoBiotic Pharmaceuticals, en partenariat avec I'université de Boston, aux Etats-Unis, et l’université de Bonn, en Allemagne, article auquel j’emprunte le schéma explicatif ci dessous. 




  Ces chercheurs ont utilisé un dispositif original, baptisé  « iChip », mis au point en 2010, long de quelques centimètres, qui agit comme un tamis aux trous microscopiques :
plusieurs plaques de plastique, sur lesquelles se trouvent des trous très fins, permettent ainsi d’isoler les micro-organismes.
  Des échantillons de sol herbeux sont dilués dans une solution dans laquelle sont plongés les ichips, qui sont recouverts de membranes semi-perméables et remis en place dans le sol d’origine, en plein air, pendant un mois.
  La moitié des cellules piégés, ainsi remises dans leur milieu naturel, produisent des colonies de cellules, qui peuvent ensuite être mises en culture en laboratoire.
  Près de 1000 sortes de microorganismes ont été ainsi cultivés puis testés. sur des plaques contenant des staphylocoques dorés; 25 des micro-organismes ont stoppé le développement de ces bactéries.


  L’un des meilleurs résultats a été constaté grâce à un micro-organisme qui a été baptisé « Eleftheia terrae", qui produit une substance antibiotique, que l’équipe a appelée teixobactine et qui semble être efficace contre les bacétries pathogènes à Gram positif, ayant dveloppé une résistance aux antibiotiques classiques.
  La structure chimique de cet antibiotique nouveau a été déterminée et publiée dans un récent compte rendu : la figure ci-contre vous montre la complexité d’un tel produit.
  La teixobactine se lie à des motifs structurels peu sensibles aux mutations des bactéries, de sorte qu'elle bloque la formation de la paroi qui les protège, et reste efficace malgré des mutations génétiques.


Testée sur des souris, la teixobactine a guéri, sans effet indésirable, les animaux
infectés par le staphylocoque doré, par le pneumocoque, par une bactérie responsable de diarrhées, ou par le bacille de Koch, agent de la tuberculose.
  Par contre les bactéries à Gram négatif, comme Escherichia coli, ne sont pas sensibles à cet antibiotique.
  Leurs membranes sont en effet beaucoup plus complexes, composées d’une première bi-couche hydrophile, à base de phospholipides et de protéines, puis d’une interface où sont stockés des enzymes, des protéines et des nutriments, et d’une seconde membrane plasmique qui ressemble  celle des bactéries à Gram positif, mais qui, protègée par la première membrane, nest pas attaquée par l’antibiotique teixobactine.

  Il sagit donc d’une avancée notoire dans le renouvellement des antibiotiques, mais il ne faut pas crier trop tôt victoire. Pour le moment l’antibiotique était encore actif au bout de 3 semaines, mais rien ne prouve que les bactéries ne trouveront pas une parade pour y échapper. Il nest pas prouvé non plus que ce médicament, sans effets secondaires notables sur les animaux, n’en aura pas sur l’homme.
  Les expériences vont se poursuivre et on peut espérer une commercialisation de ce médicament, s’il passe tous les tests, vers 2022/24.

  Mais une nouvelle méthode a été mise au point pour trouver de nouveaux antibiotiques et c’est une retombée fort intéressante de cette étude.

vendredi 24 avril 2015

Le staphylocoque doré, une méchante bactérie.




       Il est bien connu que nos antibiotiques, dont nous avons abusé en les utilisant dans des cas inappropriés d’infection virale, en arrêtant trop tôt les traitements, et surtout en les utilisant dans la nourriture des animaux comestibles, que ces antibiotiques actuels donc ne nous protègent plus contre les infections et notamment celles des colibacilles, des staphylocoques dorés et des bactéries responsables des infections pulmonaires (et qui peuvent nous faire mourir suite à une grippe).
  Peu de nouveaux antibiotiques apparaissent sur le marché hélas et des calculs prévoient que si cela continue ainsi, il y aura des dizaines de millions de morts à l’échéance 2050.
  Il semblerait d’après un article de la revue La Recherche dont je vous parlerai demain, qu’une nouvelle source d’antibiotique vienne cependant d’être découverte enfin.
  Aujourd’hui, je vais écrire quelques lignes sur ces staphylocoques dorés (Staphylococcus aureus), qui est la souche de staphylocoques la plus fréquemment rencontrée en pathologie humaine et vétérinaire. Elle partage avec la bactérie Escherichia coli (les colibacilles), le premier rang des germes responsables d’infections nosocomiales (infections contractes  l’hôpital), et également au deuxième rang des bactéries responsables en France d’intoxications alimentaires, après les salmonelles.
  J’ai connu des camarades qui, après s’être blessés, avaient eu une infection grave de leur plaie, et qui ont traîné pendant des mois avant de guérir, et qui ont même dans certains cas, gardé des séquelles graves de leur blessure.

Le staphylocoque doré est une bactérie de forme arrondie (coccus) d’environ un micron de diamètre et mis en évidence par la coloration Gram + , et qui par conséquent, comporte une enveloppe externe (une capsule polysaccharide).
  Elles se regroupent en grappes de quelques mm.
  Son ADN est constitué d’environ 2,8 millions de bases puriques codant environ 2700 protéines.
  Elle mute facilement, ce qui complique la lutte par des antibiotiques.
  Elle a été découverte en 1879 par Pasteur dans du pus de furoncles.
  Elle se multiplie rapidement même en l’absence d’oxygène, car elle utilise chimiquement l’oxygène des supports organiques, avec une croissance optimale à 37 d°C, en milieu neutre (ph7) et dans de fortes concentrations de sel (NaCl). Le froid et la congélation ne les tuent pas.
  Son pouvoir pathogène est du à de multiples enzymes et à des toxines.
 Certaines de ces enzymes peuvent coaguler le plasma sanguin ce qui lui permet de créer un caillot qui délimite un foyer infectieux, où les germes sont  l’abri du système immunitaire et peuvent se multiplier pour coloniser le reste de l’organisme par voie sanguine. Elles détruisent également les leucocytes et créent, dans le derme et les muqueuses, des lésions qui favorisent une multiplication et une diffusion dans l'organisme  à partir de ces poches qui les protègent des réactions immunitaires.


Les staphylocoques dorés peuvent être à l’origine d’infections avec production de pus ou d’infection, avec production de toxines, toutes d’autant plus difficiles à combattre que la majorité des souches sont aujourd’hui multirésistantes aux antibiotiques.
  Dans les cas des infections alimentaires, ce sont les substances toxiques appelées entérotoxines qui, libérées par les souches bactériennes, se multipliant dans les aliments, et déclenchent les symptômes : vomissements violents et répétés, souvent accompagnés de diarrhée, et de fièvre.
  Les infections cutanées provoquées par le staphylocoque doré peuvent prendre de multiples formes : furoncles, folliculites, panaris, impétigo, abcès divers. Les infections des muqueuses sont également fréquentes et peuvent atteindre les yeux (conjonctivites), les oreilles (otites), la sphère génitale (endométrite, salpingite) ou les voies respiratoires (pneumonies, pleurésies).
  Toutes ces infections des muqueuses cutanées sont susceptibles de se compliquer et d’aboutir  des septicémies aigus (infections généralisées), et associées  des localisations secondaires : valves cardiaques, os, articulations, rein, cerveau.
  Les staphylocoques dorés sont présents au niveau du nez, de la gorge ou de l’intestin, en dehors de toute pathologie, chez environ 30% des sujets sains, qui bien que porteurs de la bactérie, ne présentent pas de symptômes d’infection. A l’hôpital, l’infection peut survenir quand les défenses immunitaires des patients diminuent, ou quand la barrière cutanée est rompue, (blessure, opération), ce qui favorise la pénétration dans l’organisme de souches véhiculées par les patients ou par les membres de l’équipe soignante.

  On peut évidemment prévenir les infections par une hygiène importante : lavage des mains, désinfection des plaies, conservation des aliments à l’abri de l’air et au froid.
  Certaines huiles essentielles, notamment de l’arbre à thé, ont des vertus désinfectantes, car elles rendent perméable la membrane des bactéries.
Mais cela ne suffit pas pour les supprimer
  Ce sont les antibiotiques qui sont les seuls combattants efficaces mais le traitement est long et souvent mal supporté par le malade et de plus en plus les staphylocoques dorés deviennent résistants aux antibiotiques connus.

jeudi 23 avril 2015

Qu'est ce que les préférences cérébrales ?

1 - Nous avons tous des préférences innées (mais pas forcément héréditaires) !

- êtes vous droitier ou gaucher ?
- ce n'est pas une tare! L'un n'est pas meilleur que l'autre !
- la main préférée est plus ou moins "adroite";   
- la main non préférée est plus ou moins "gauche".
- mais nous avons besoin des deux mains !!!(applaudir)
- chacun a son pied préféré, son oeil préféré, une façon de croiser les bras etc....

Notre cerveau a t'il d’autres préférences?

Notre cerveau lorsque nous pensons, a des préférences naturelles innées de fonctionnement dues à sa formation initiale (héréditaires ou pas). 
  Nous allons faire un bref examen de certaines d'entre elles. Le schéma ci-dessous permet de replacer ces préférences les unes par rapport aux autres lors de nos comportements.




2 - Nous vivons dans un environnement au milieu d'autres hommes. Et pour vivre, il nous faut une motivation, un moteur de nos actes.
    Pour certains, ce sera plutôt le "milieu extérieur" des relations, et ils tirent alors leur énergie de la rencontre avec les autres personnes, et pour d'autres, ce sera plus souvent le "milieu intérieur" de leur pensée, de leur intelligence et ils tirent alors leur énergie d'eux mêmes.
         • Si nous préférons le milieu extérieur, nous sommes “extraverti” (E).
         • Si nous préférons le milieu intérieur, celui de notre pensée, nous sommes “introverti” (I).

  3 - Mais ce milieu extérieur, les personnes que nous côtoyons, les soucis, tous nos problèmes, nous traumatisent plus ou moins car nous avons chacun un sensibilité plus ou moins grande au stress.
 Nous sommes naturellement  “optimiste” ou “pessimiste”, et cette préférence cérébrale réagit fortement sur notre humeur de tous les jours et sur notre état psychologique, et notamment sur notre sensibilité au stress..
    
4 - La première réaction initiale de notre cerveau devant un événement, une image, une conversation, un son, une sensation, est une “réaction émotionnelle immédiate, sentimentale,  altruiste”, qui intervient en moins d'une seconde.
  Nous y sommes plus ou moins sensibles et cette préférence agit aussi sur notre moral.

Dans notre vie courante, notre cerveau fonctionne et à chaque instant :

5 - Il prend des informations dans le monde extérieur et en nous même. En particulier des “perceptions” grâce à nos cinq sens.
    Il le fait selon deux processus bien distincts dont il utilise l'un préférentiellement et l'autre moins souvent :
             - un mode global et intuitif (G comme global) : celui de la synthèse, des ensembles, de l'abstrait, des schémas, théories et modèles, du futur, de la prévision et de l'anticipation, de l'imagination, du changement, de l'invention et du flair, de la spéculation, de la variété, de l'aléatoire et de la démarche par bonds.
             - un mode sensitif et factuel (S comme sensations) : celui de l'analyse, des détails, du concret, de l'observation, des faits, de l'assemblage pas à pas, du présent dont on sait profiter, du pragmatisme, du réalisme, de la pratique et de l'expérience, du conservatisme, des lignes de conduite, des procédures, des répétitions, du séquentiel, de la démarche continue.

6 - Il prend des “décisions”, fait des choix, qui conditionnent ensuite nos actes, selon deux types de processus différents, tous deux étant rationnels, mais différant par les critères de choix utilisés.
    Comme dans le cas précédent, nous avons une nette préférence pour l'un des modes, et nous sommes plus ou moins doués pour l'autre mode.
             - les critères sont ceux d'une logique impersonnelle (L comme logique) : ce sont des principes objectifs, des lois, des règles, une analyse critique et logique; on se pose en juge et on décide “avec la tête”, plutôt en “spectateur”.
             - les critères sont ceux de valeurs altruistes (V comme valeurs) : la décision est plus subjective et humanitaire; c'est le monde de l'empathie, de l'intimité, de la chaleur humaine et de la persuasion; on se pose en avocat, et on décide “avec le coeur”, plutôt en “participant”.

    7- Dans notre environnement nous sommes au contact des autres, qui interviennent aussi dans notre vie, et nous admettons plus ou moins cette intervention, nous "tolérons" plus ou moins les idées et les réactions d'autrui.         
     Selon le cas notre cerveau peut être “tolérant” ou “intolérant”.

    8 - Notre cerveau émotionnel et notamment nos centres de la récompense, sont sensibles à de nombreux “désirs”.
     L'un d'entre eux est notamment de plaire aux autres (même pour un introverti) et donc d'être plus ou moins sensible à l'opinion des autres.
    Mais les médias, la comparaison avec la situation et les possessions des autres, nos propres envies, suscitent de nombreux désirs auxquels nous cédons plus ou moins, avec plus ou moins d'impatience, et dont la réalisation, si elle a lieu nous lasse plus ou moins vite.
    Nous sommes donc plus ou moins influençables et sensibles à l'opinion d’autrui. Nous avons un comportement plus ou moins « moutonnier »

    9 - Enfin nous agissons dans notre vie de tous les jours et là une nouvelle préférence intervient dans notre attitude : 
              - soit nous voulons agir sur les événements, les prévoir, prévoir notre conduite et essayer de "forcer le destin", en limitant la phase d'information au strict minimum, pour réserver le temps disponible à des hypothèses et des décisions par avance.(Cette préférence sera repérée par la lettre (J) : comme priorité au Jugement, c'est à dire au choix.)
              - soit au contraire nous ne somme pas pressé(e)s d'agir et de décider, et nous essaierons de nous adapter aux événements au dernier moment plutôt que d'essayer de les forcer : ces personnes vont donc accumuler les informations, et repousser la décision à l'extrême limite. Cette préférence sera repérée par la lettre (P) : comme priorité à la Perception.

    10 - Chacun de ces 8 domaines donne lieu à deux modes d'action antagonistes dont l'un est préférentiel pour chacun d'entre nous.
Nous utilisons toutes ces capacités, mais nous sommes plus à l’aise dans nos capacités préférées que nous utilisons plus souvent.
Nous sommes plus ou moins “doués” pour nos capacités non préférées. (Certains peuvent être doués presque'autant que pour les capacités préférées à l'instar des ambidextres).
Ces préférences sont moins nettes chez un adolescent qui n'a pas l'expérience de la vie.
D'autre part l'éducation et l'instruction ont une influence certaine sur le développement de ces préférences cérébrales (comme sur l'intelligence).

    Si on veut pousser plus loin l'analyse, on peut décomposer chaque mode d'action en plusieurs “sous-comportements”et voir pour chacun d'eux quelles sont nos “sous-préférences”.
    On aboutit alors à un profil de préférences de la personne qui explique assez bien son comportement dans la vie de tous les jours.
    Pour caractériser chaque profil, on peut d'une part procéder par induction en examinant les assemblages de préférences et les synergies et renforcements produits par certains d'entre eux; on peut aussi procéder de façon déductive et expérimentale en constatant les personnalités des personnes ayant un type donné.
    Ces deux procédés permettent d'aboutir à une description spécifique donnant un schéma général de la personnalité correspondante, et également les outrances auxquelles on peut aboutir en cas de préférence presque unilatérale, la préférence opposée n'étant alors pas développée (attitudes aux limites).
    On s'est aperçu notamment que, en ce qui concerne les préférences de perception et de décision appelées “fonctions” du cerveau, il existait une hiérarchie et qu'elle influençait le développement de ces préférences au cours de la vie, et la nature consciente ou inconsciente de leur fonctionnement.

    Mais en fait ces considérations restent générales et connaître la personnalité d'une personne particulière à l'aide de ces préférences ne peut résulter que d'un examen et d'un dialogue avec elle, qui nécessite un temps certain.