dimanche 20 décembre 2015

Les couleurs, mais cela n'existe pas !!

  


    Lorsque nous voyons une couleur, du bleu par exemple, c'est que sur notre rétine est arrivée une particule sans masse, (ou peut être une inertie extrêmement faible), le photon, qui possède une certaine énergie caractéristique. A chaque photon d'énergie différente, nous allons donner un nom de couleur. Cette énergie transportée par un photon est ultra faible, pour le photon "bleu" 4,3 X 10 -19 joules. Heureusement la lumière que nous recevons contient beaucoup de photons.
    On le caractérise aussi en physique, par une certaine fréquence 6,5 X 10 14 hertz et la longueur d'onde associée (qui correspond à une statistique de la répartition des particules) est de 500 nanomètres. 
   
     Donc sur notre rétine arrivent des photons, sur des cellules nerveuses en forme de bâtonnets et de cônes. Ces cellules contiennent des lamelles dans lesquelles des molécules chimiques réagissent sous l'effet de l'énergie laissée par les photons. 
     Grâce à ces molécules chimiques (des pigments constitués de protéines), les photons déclenchent un influx nerveux dans les axones des cellules rétiniennes.
     Les bâtonnets sont sensibles à des luminosités très faibles et permettent une vison très précise alors que certains cônes ont une réaction électrique maximale quand ils sont éclairés avec des radiations bleues, d'autres ont une sensibilité  maximale avec des radiations vertes, et une troisième catégorie qui présente une réponse maximale pour les radiations rouges.
     Des photons correspondant au bleu n'excitent donc que les cônes “bleus”, ceux correspondant au vert les cônes “verts”  et ceux correspondant au rouge les cônes “rouges”. S'il s'agit d'une couleur intermédiaire, l'excitation est transmise aux trois sortes de cônes dans des proportions qui dépendent de l'énergie du photon incident.
     C'est un peu comme votre imprimante qui ne “tape” que des points bleus verts ou rouge, mais par leur mélange en proportions différentes reproduit des millions de couleurs différentes.

     Ces signaux de la rétine sont envoyés sur des neurones spécialisés de notre cerveau (à l'arrière du crâne au dessus de la nuque) qui vont “mesurer” la proportion de signal provenant des cônes bleus, verts et rouges et donner ainsi une caractéristique de la lumière reçue.
     Nous mémorisons cette perception et ce sont nos parents ( et frères sœurs, nounous, professeurs...) qui nous disent : cette sensation s'appelle bleu, celle ci rouge, celle là verte, cette autre orange ou marron. Bref c'est un codage du langage.
     Mais c'est un peu plus compliqué car nous ne regardons pas des photons, mais des objets.
     Pourquoi un objet est il bleu ? : parce que sa nature en surface est telle qu'il absorbe tous les photons rouges et verts et réfléchit tous les photons bleus .

   Donc ce qui existe ce sont les photons et l'objet, mais la couleur cela n'existe pas : c'est une dénomination dans notre langage que nous avons donnée nous, hommes, à une certaine sensation de notre cerveau, suite aux signaux en provenance des yeux, et sous le contrôle de nos centres de la parole et du langage et bien sûr de notre cortex frontal, le chef d'orchestre.

     William McGeown et ses collègues, de l'Université de Hull, au Rogaume-Uni, ont montré qu' il suffit que le cerveau se déconnecte de ses entrées sensorielles, pour que les perceptions changent et une personne hypnotisée peut parfaitement voir une tomate mûre verte, l'herbe rouge et la neige violette. Ils ont même montré que certaines personnes très suggestibles n'ont même pas besoin d'hypnose pour imaginer des couleurs. ll suffit qu'elles décident de voir des taches de couleur sur un écran gris, pour les voir pour de bon, et sur instruction de l'expérimentateur, elle voyaient sur l'écran gris, des taches jaunes, vertes, bleues ou rouges.
     Mac Geown a montré que, lorsque de tels individus se persuadent qu'un écran est rouge alors qu'il est gris, l'activité des zones visuelles situées à l'arrière de leur cerveau et recevant habituellement les informations "rouge" en provenance des yeux augmente, et dépasse même très nettement celle d'autres personnes "normales" placées dans la même situation. 
    Sous l'effet de la volonté, les zones de perception semblent ainsi capables de produire "sur commande" ce que la personne à la sensibilité particulière, désire voir. 
    De telles personnes sont très suggestibles et influençables et elles peuvent aussi entrer très rapidement dans un état de transe hypnotique après quelques instructions de l'hypnotiseur.

     Cette découverte fragilise la frontière entre subjectivité et objectivité, révélant ainsi que le cerveau peut confondre ses propres constructions intérieures et les messages issus de la "réalité" .    
Au cours de l'histoire humaine, des individus ont prétendu voir des apparitions, des signes célestes, ou des soucoupes volantes. Le cerveau d'une personne très suggestible, lorsqu'il se persuade intensément d'une chose, a le pouvoir de lui donner un caractère de "réalité perceptible" qu'il devient difficile de distinguer de la "réalité vraie".

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